A Asque, dans les Baronnies, au centre éducatif renforcé Cairn, le confinement se transforme en expérience de solidarité, tout à fait dans les valeurs de l’association.

Le CER Cairn accueille en temps normal 8 jeunes placés par la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), en alternative à l’incarcération. « Mais pas en ce moment, notre session actuelle a été annulée pour cause de confinement », note Hakim lhallaïne, le directeur, qui précise aussitôt :  » Ces jeunes sont plus dangeureux pour eux-mêmes que pour la société… »

Bref, avec l’équipe éducative, l’idée est d’éviter qu’ils ne tombent pour de bon dans le côté obscur… Un rôle de l’ombre, souvent difficile. « Encore davantage en ce moment, dans d’autres centres, les situations sont parfois complexes? »

C’est pourquoi le CER Cairn s’est mis à disposition des autres structures régionales assurant l’accueil de mineurs pour soulager leurs éducateurs.

« On parle beaucoup des soignants, des auxilaires de vie, des caissières, qui sont en première ligne et font un boulot formidable, mais on oublie parfois les éducateurs spécialisés, on a tous des métiers de  » contact », nous aussi, et en cette période, c’est parfois un peu explosif. En ce moment, nous accueillons deux jeunes mineurs en accueil-relais, trois la semaine prochaine, parce que leur environnement familial est compliqué, pour éviter qu’ils ne se mettent en danger ou fassent des fugues. Le problème, c’est que confinement oblige, nous ne pouvons pas faire les activités habituelles, qu’elles soient sportives ou d’insertion… Alors on a construit des opérations de solidarité, qui sont dans nos valeurs.

Par exemple, nous avons été contactés par l’association Nouvelle Vague de Laubadère, plusieurs de nos éducateurs en sont proches, et on leur a filé un coup de main : les contacts de nos partenaires auprès desquels ils peuvent obtenir des dons, le prêt d’un véhicule pour assurer la distribution des paniers repas. Et puis nos éducateurs ont fait des dons financiers à titres personnel pour les aider. Parce que, franchement, c’est super ce qu’ils font. »

Et puis, à Asque, un collectif d’habitants s’est mobilisé pour fabriquer des masques. « Là aussi, nous nous sommes impliqués, on a récupéré du tissu, des élastiques, on va d’ailleurs en manquer, les dons sont bienvenus, et notre structure s’est mise à disposition pour prêter main forte. Par exemple, il y a chaque jour ou presque, une éducateur et un jeune de notre centre qui vont aider à fabriquer des masques et des blouses. C’est notre modeste participation à cet effort collectif, mais la solidarité, ça nous connait… »

Crédit photo et article : La dépêche