“La mission que je me donne est de voir un enfant, un adolescent avec le sourire”
Podcast de Benoit
Crédits et contenus : Changerdesvies.com
« La Maison d’enfant à caractère social (MECS) que je dirige, accompagne 43 jeunes âgés de 13 à 21 ans, placés par l’Aide Sociale à l’Enfance. Nous sommes 38 pour nous occuper de ces jeunes. Et chaque professionnel – qu’il soit éducateur spécialisé, chef de service, directeur, maîtresse de maison, comptable, secrétaire administrative, ouvriers d’entretien, éducateurs spécialisés, moniteurs éducateurs… – à son poste, participe à l’éducation, au bien-être des jeunes.
Dans l’association on a la possibilité de créer un parcours construit et adapté avec le jeune pour lui permettre petit à petit avec la sécurité qu’il a autour de lui de gagner en autonomie et de s’épanouir. La mission que je me donne est de voir un enfant, un adolescent avec le sourire.
Etre directeur c’est un métier qui a plusieurs facettes : c’est travailler avec les fonctions support du siège, avec le directeur général afin d’obtenir des réponses rapides, du soutien, pour que les professionnels puissent décliner à leur niveau le projet de l’enfant. Mais c’est aussi suivre des chantiers, faire des pré-admissions de jeunes avec des chefs de service, ou savoir où se trouve un barillet d’une porte de chambre quand il faut le changer. Tous les jours on sait à peu près ce qu’on va faire mais il y a toujours des surprises – bonnes ou mauvaises – et il faut s’adapter !
On n’embrasse pas ces fonctions à forte responsabilité comme ça du jour au lendemain. C’est un parcours, au travers duquel on développe des compétences, des aptitudes, de la curiosité aussi. Les valeurs associatives correspondent aussi à mes valeurs personnelles : lutter contre la xénophobie, lutter contre le racisme, avoir une bienveillance envers les plus fragiles, donner du temps aux autres, et, pour cela, de savoir perdre un petit peu de son temps à soi.
Dans ce secteur, on peut avoir une évolution de carrière régulière, même si les salaires ne sont jamais à la hauteur de nos attentes, mais la réussite que l’on a vis à vis des jeunes, ça réconforte et ça vaut un petit peu de salaire. On sait pourquoi on se lève tous les matins. »
“Ce métier est une merveilleuse aventure humaine”
Podcast de Anne
Crédits et contenus : Changerdesvies.com
« Dans nos établissements, comme les centres éducatifs, nous accueillons des jeunes aux parcours compliqués. Ils sont souvent passés par l’Aide Sociale à l’Enfance et ont commis plusieurs petits délits ou des crimes. Alors ils sont placés sur nos établissements dans le cadre de la justice. L’objectif c’est de leur faire prendre conscience un peu de leur parcours et comment ils peuvent faire s’ils veulent rester dans notre société et faire société avec nous.
Une des particularités de notre association, c’est qu’on accueille les jeunes avec des animaux : des chats essentiellement et aussi Max, un jeune chien qu’on a récupéré à la SPA. Quand un jeune arrive chez nous, il est un peu perdu, souvent en état de choc, alors on lui présente Max avant même de lui présenter l’établissement. Max est médiateur. Il permet de détourner une conversation, d’apaiser des tensions pour le jeune ou le professionnel. On peut aborder beaucoup de choses grâce à Max. Et on se rend compte que pour le jeune, prendre soin de l’animal, c’est plus facile que de prendre soin de soi et c’est souvent la première étape avant de pouvoir prendre soin de soi. Les jeunes disent “quand ça ne va pas, il y a Max. Max répond à nos problèmes“. Et Max est le fil rouge entre nos différents établissements.
Je suis arrivée dans la Protection Judiciaire de la Jeunesse par un parcours fait de rencontres. Et, pour moi ce métier c’est continuer la rencontre : aller vers les personnes telles qu’elles sont, leur proposer un accompagnement, faire en sorte qu’elles l’acceptent de même que la rencontre avec l’adulte, et avec le monde qui les entoure.
C’est un métier qui pourrait être difficile parce qu’on ne voit pas forcément le résultat tout de suite, c’est un métier de longue haleine. Parfois on a l’impression d’avancer et puis il faut accepter de reculer. Mais on est dans une relation au quotidien et rien n’est impossible ! Ce métier est une merveilleuse aventure humaine, il nous permet d’inventer, de s’enrichir chaque jour, on est dans le partage, dans la rencontre. »