Personne ne pourra dire qu’Arnaud (alias Denfima, en rouge sur la photo) n’a pas mis du cœur dans cet atelier. Le jeune rappeur toulousain a travaillé avec Thomas, 16 ans, suivi par la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse), pour écrire un rap et le mettre en musique. Le cadre de cette rencontre improbable : un partenariat entre ministère de la justice et celui de la culture, qui a mené le Cri’Art (Imaj) à organiser, pour la deuxième année, un parcours de découverte des métiers de la musique à destination de jeunes suivis par l’UEMO d’Auch.
Depuis le début de la semaine, le jeune homme en formation de machinisme agricole a pu s’essayer aux lumières, à différents instruments de l’école de musique et à la console son. Le directeur d’Imaj’, Marc Thouvenin, défend cette initiative qui «permet une découverte culturelle pour des jeunes qui ne fréquentent pas forcément ce milieu. ça leur permet de sortir d’une vision simpliste de la musique, façon The Voice, et de découvrir tous les métiers qui gravitent autour.» L’année dernière, l’un des jeunes qui avait participé à ces ateliers était revenu au Cri’Art pour un stage lumière.
Denfima, qui assurait hier soir la première partie de Demi-Portion, a l’habitude de ce type d’atelier et disait sa fierté d’avoir été contacté pour l’animer. «Je ne suis pas un prof, et je ne corrige pas la grammaire de son texte. Thomas a des idées, des choses à dire, on a parlé un moment, travaillé la rythmique, et voilà ce qui en est sorti.» Du téléphone d’Arnaud, la voix de son apprenti s’élève, hésitante sur les premiers temps d’un beat choisi par ses soins, puis trouve plus d’assurance. Il y parle de drogue et de la passion qui peut l’en sortir, la moto-cross. Plutôt réservé, il avoue avoir aimé s’essayer au rap, dans un demi-sourire, avec un brin de fierté.