Très bel article dans le magazine du département de l’Ariège, Arièjo, qui met à l’honneur le parcours exceptionnel de Boubacar Baldé, 20 ans, Médaillé Or au concours départemental et régional « Meilleurs Apprentis de France ».
Boubacar Baldé, 20 ans, force l’admiration. En quatre ans, cet ancien mineur isolé a appris un métier et s’est hissé en finale nationale d’un concours du « meilleurapprenti de France ». Il s’apprête à signer un contrat à durée indéterminée. Portrait d’un nouvel Ariégeois volontaire et optimiste.
Sur les raisons qui l’ont conduit à quitter sa ville natale, Conakry, capitale de la Guinée, et sur les conditions de son arrivée en France, en 2020, Boubacar Baldé tient àrester discret. Son histoire lui appartient, il ne souhaite pas la partager. Tourné vers l’avenir, il veut se consacrer totalement à sa nouvelle vie. On apprendra au fil dela conversation qu’il a pris la route avec son frère à l’âge de 15 ans. Un périple d’une année pour rejoindre la France, durant laquelle il a traversé le Mali, l’Algérie, leMaroc et l’Espagne. Il est arrivé un matin à Bordeaux, puis a fait étape à Toulouse pour rejoindre le Centre Educatif de l’Estelas, à His, un établissement del’Association pour le Développement Economique et Social en Europe (ADES Europe). Six mois plus tard, l’Ariège accueille Boubacar Baldé au sein du foyer pouradolescents Pyrène, à Prat-Bonrepaux. Il s’y fait des amis et découvre le métier de plombier.
Embrasser un métier
« Je voulais être carreleur ; mais j’ai fait un stage d’une semaine en plomberie, et j’ai découvert ma vocation », lance le jeune homme, sous le regard bienveillant deson maître d’apprentissage, Jean-Pol Andrin. L’ancien éducateur, qui a suivi une formation de reconversion professionnelle pour devenir plombier, confie à son tour :« je n’envisageais pas de travailler avec un apprenti. Sous l’impulsion de mes confrères, j’ai accepté de rencontrer Boubacar. En une heure, il avait fait ses preuves ;il ne connaissait rien au métier, mais a montré de l’intérêt et du respect. Ça a tout de suite matché entre nous ». Une complicité évidente qui dure depuis quatre ans.L’apprenti obtient un premier CAP, puis un second, avec le titre de monteur en installations thermiques. Il poursuit encore ses études, complétant ses compétences surle volet dépannage. « Je devrais signer un contrat à durée indéterminée à la fin de mon apprentissage avec Monsieur Andrin », annonce-t-il, prudent. « Mais bien sûr», lui rétorque Jean-Pol Andrin en souriant. « Tu sais bien que nous allons continuer ensemble, je te fais confiance ».
Être le meilleur
Boubacar Baldé ne veut pas seulement être bon, il veut être le meilleur. Encouragé par ses professeurs du Centre de formation de la Chambre des métiers de l’Ariège,il s’inscrit au concours “Un des Meilleurs apprentis de France”, organisé par la Société nationale des Meilleurs ouvriers de France. Il obtient l’or au niveaudépartemental, l’or au niveau régional et accède à la finale nationale, à Nice, avec sa maquette « l’Olivier ». L’oeuvre de plomberie est exposée dans le hall duConseil Départemental.
« Ce concours m’a ouvert plein de portes, je me sens intégré. Je suis fier de mon parcours », glisse-t-il. Dans l’entreprise comme à l’école, son entourage ne peutqu’approuver. Chapeau bas, Boubacar.
« Artiste plombier parmi les meilleurs apprentis de France»
Crédits & Lien de l’article original : Ariéjo N°8